Tout savoir sur la motricité libre

La motricité libre consiste à laisser l’enfant libre de ses mouvements afin de lui permettre d’explorer son corps et de se développer en toute confiance.

 

Origine du concept

Le concept de motricité libre a été inventé par le Dr Emmi Pikler  (pédiatre et psychopédagogue hongroise 1902-1984) dans les années 1960 comme une approche innovante, à la fois éducative et médicale, visant à accompagner l’enfant vers l’autonomie.

Elle a dirigé la pouponnière de Lóczy où étaient accueillis des orphelins de guerre et des enfants abandonnés.

En étudiant les comportements psychomoteurs des enfants de plus de 3 ans, elle a constaté qu’il y avait en moyenne moins d’accidents traumatiques graves chez les enfants issus des quartiers populaires. Elle en a déduit que les enfants qui se déplacent de manière autonome, sans être restreints dans leurs mouvements, ont une meilleure conscience de leur corps et du danger.

En revanche, les enfants des classes sociales aisées, surprotégés et plus limités dans leurs mouvements, notamment par l’utilisation de matériel de puériculture, connaîtraient moins leurs capacités et leurs limites, ce qui les exposerait plus aux dangers.

Ainsi, selon Emmi Pikler, l’enfant est capable de se développer sans intervention de l’adulte, et même se développe mieux ! Par ailleurs, elle donne également une grande importance au lien d’attachement : chaque enfant a une personne référente, qui est là pour l’encourager et le soutenir.

Magda Gerber, une des étudiantes de Pikler vulgarisera le fameux “triangle de Pikler”, une petite structure d’escalade en bois massif, avec des barreaux que l’on retrouve aujourd’hui dans bien des foyers avec jeunes enfants …

Structure d’escalade triangle de Pickler
Ce concept de motricité libre a une parenté  avec la pédagogie Montessori en ce qui concerne le développement psychomoteur. 

Dans les deux cas, il s’agit de laisser l’enfant explorer par lui-même, à son rythme et selon ses envies, pour développer sa confiance en lui.

Le matériel utilisé diffère un peu, mais aujourd’hui, les crèches qui ont mis en place la pédagogie Montessori utilisent aussi le matériel mis au point par Emmi Pikler et inversement. Les deux approches se complètent et se fondent.

 

Motricité libre et équilibre

 

Les étapes de la motricité libre

La marche du petit enfant constitue une étape importante de son développement psycho moteur mais elle est précédée par plusieurs autres étapes:
• Se retourner sur le ventre
• Ramper
• Avancer à quatre pattes
• S’asseoir et se tenir assis
• Se mettre debout, en s’aidant d’un mur ou des meubles qui l’entourent
• Se mettre debout sans appui

 

Déroulement du développement moteur autonome, extrait de : Pikler E. – Tardos A. « Grandir autonome », èrès 2017, p.23

 

 

Quelques conseils pour la pratiquer à la maison

 

 

  • On peut commencer vers 4 mois (âge vers lequel bébé commence à vouloir se déplacer )
  • Observer bébé sans l’aider systématiquement ni faire les choses  à sa place. Si bébé n’arrive pas à faire quelque chose seul, c’est qu’il n’est pas encore prêt.
  • Il convient de sécuriser son environnement pour lui  permettre d’y évoluer en toute quiétude
  • Choisir un espace au sol adapté mais ne pas le mettre dans une position ou un accessoire dont il ne peut se défaire (transats, trotteur/youpala, parc). Allongez bébé sur le dos sur un tapis (assez rigide mais pas trop dur pour amortir ses chutes !)ou sur le ventre s’il est capable de se tenir ainsi, pour l’encourager à bouger seul. On peut également déposer quelques jouets autour de lui : sa curiosité lui donnera envie de tendre le bras, voire de tenter son premier 4 pattes.
  • Bien choisir ses vêtements et ses chaussures pour que ceux-ci n’entravent pas sa motricité, le laisser pieds nus est un plus (Il est beaucoup plus facile pour lui de trouver son équilibre ou ses points d’appui sans chaussure)
  • Permettre à notre enfant d’explorer son environnement pour ressentir ses sensations corporelles afin d’expérimenter ses limites et celles de son environnement.
  • Lui offrir un environnement riche en possibilité d’expériences sensorielles (écouter, regarder, toucher, sentir, goûter, ressentir) et motrices.
  • Laisser le bébé évoluer à son rythme en le laissant passer à l’étape suivante de sa motricité de la façon qu’il le souhaite. Respecter les temps de pause, ainsi que des temps de retours en arrière en termes de compétences.
  • Ne jamais le mettre dans une position qu’il n’a pas acquise seul, dont il ne peut s’enlever et qui entrave ses mouvements.
  • L’accompagner lors de ses découvertes. Il ne s’agit pas de le laisser seul mais de l’encourager dans ses initiatives et de lui faire confiance.

 

 

Crédit : bougribouillons.fr

 

 

En conclusion
En pratiquant la motricité libre, on permet au bébé d’explorer lui-même ce qui l’entoure, sans intervenir pour l’aider ni entraver ses mouvements.
Grâce à un environnement à la fois stimulant mais sécurisant, il va découvrir son corps et prendre confiance en ses capacités.

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